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Indulgence Et Derision
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18 novembre 2004

Où Patricia le vaut bien

Chapitre 11

Patricia ne fit pas de mots fléchés ce jour là. Elle suscita de nombreux regards admiratifs ou envieux pendant son trajet en bus, mais elle n'en tira aucune gloriole parce que c'était la première fois de sa vie qu'on la regardait vraiment, et non pas comme on regarde distraitement une affiche sur un abri bus en attendant que le feu passe au vert. Du coup elle ne se rendait pas bien compte de l'engouement qu'elle provoquait.

Lorsqu'en entrant dans l'immeuble de la Jak Cie trois hommes de précipitèrent pour lui tenir la jambe la porte, elle sut instinctivement comment réagir, et au lieu de regarder le bout de ses pieds en rougissant comme une collégienne (et comme elle l'aurait fait pas plus tard que la veille), elle les regarda tour à tour et susurra d'une voix de miel toute nouvelle (et assortie à sa couleur de cheveux) un merci simple (et funky).

Elle eut ensuite tout le loisir de s'admirer encore un peu dans le miroir de l'ascenseur qui la menait vers son bureau du 3e étage ; lorsqu'elle replaça négligemment une mèche de cheveux derrière son oreille droite, son parfum, véritable festival olfactif au sillage romantique chargé de promesses (oui tout ça) envoûta les narines d'Enguerrand Pornichet qui se tenait près d'elle, avant de le séduire tout entier. Dans le couloir elle croisa Philibert le stagiaire qui, en la voyant avancer vers lui telle une créature de l'Oréal qui le vaut bien, laissa échapper les dossiers qu'il portait et un " woh la bombe atomique ! " bien de son âge (28 ans pour être précis, oui, il a un peu de retard dans ses études, mais c'est pask'il a été malade) et c'est une Patricia en pleine possession de ses moyens qui entra dans son bureau à 8h50. Elle fit alors comme les autres matins, accrocha son beau manteau tout neuf sur le porte manteau, s'installa à son bureau, ouvrit ses tiroirs et prépara ses dossiers.

A 8h55 Martine et Anne-Marie entrèrent dans le bureau en discutant, elles se mirent à leur bureau respectif tout en continuant leur conversation et c'est seulement après s'être assises qu'elles saluèrent Patricia.

Et là ! Ce fut le choc ! Le truc de ouf qui tue sa race (sa mère) ! Martine manqua d'en tomber de son siège (il faut dire que ces sièges à roulettes de bureau ne sont pas très stables, si on se jette brusquement en arrière sous l'effet d'un choc visuel quelconque, on a vite fait de se retrouver les quatre fers en l'air – d'un point de vue purement narratif, c'eut pu être amusant de faire choire cette dinde de Martine. Mais comme on a déjà fait la cascade de la gamelle avec Olga ça ferait un peu trop " déjàvou " twa, donc pas de gaufrage –mais elle perd rien pour attendre !) Quant à Anne-Marie elle resta muette de stupéfaction avec la bouche ouverte et un regard de flétan qui n'aurait pas vu la mer depuis longtemps.

- Pa…Patricia ! s'exclama Martine, c'est bien toi ?

- Oui, c'est bien moi, répondit-elle.

- Mais qu'est ce que tu as fait ? ! ! s'écria l'autre en fronçant les sourcils

- J'ai pensé qu'il était temps de faire un peu plus attention à moi, de me trouver un style, de me mettre en valeur…

- C'est… c'est… époust… commença Anne Marie qui avait retrouvé la parole

- Ça a du te coûter une fortune ! l'interrompit Martine visiblement verte de jalousie, de rage, de colère, de pas contentement du tout du tout .

- Oh non, pas vraiment, un ami m'a aidé, dit Patricia avant de laisser éclater un adorable rire cristallin.

Les deux autres se jetèrent un coup d'œil en coin, puis elles se remirent à leur bureau. Il était grand temps de se mettre au travail. Cependant, entre deux dossiers et deux traitements de texte, elles ne pouvaient s'empêcher de regarder Patricia en douce afin de mieux évaluer la métamorphose. Régulièrement, on frappait à la porte de leur bureau tant et si bien qu'avant la pause café de 10h30, la moitié de l'effectif masculin de la Jak Cie avait défilé sous des prétextes divers et variés.

Tout ce remue ménage finit par attirer l'attention de la terrible Olga Steuring et l'on entendit soudain crisser ses talons aiguilles dans la malheureuse moquette du couloir qui menait au bureau de Patricia.

(musique des Dents de la mer…)

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Commentaires
J
la suite, quoi!
H
>Merci Alix :-)<br /> C'est vrai que j'aime bien trouver des noms (et pas qu'aux lapins !)<br /> > la Couine, frédoche, LuLu : hu hu, j'aime bien lire vos réactions "sonores"<br /> > Stéphane : Houla... aucune idée, un chapitre après l'autre, c'est ma devise ;-)
A
au delà de ton conte d'automne qui nous fait traverser la vie de Patricia de manière fabuleuse, j'apprécie le don que tu possèdes pour trouver des prénoms fabuleux à tes personnages.
L
Oué ! 7 chapitres rattrapés en une demie-heure et j'ai pu me marrer tout mon saoûl en imitant le rire porcin de Patricia en l'absence de ma collègue. <br /> <br /> Allo le service des génies ? non c'est pas que pour me refaire une garde-robe gratos mais c'est qu'il a l'air sympa ce Kevin...<br />
S
Allez Pat, déchire leur la gueule ! Oups. Désolée pour cet accèes de hooliganisme.
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