Le réveillon chez M. Propre et Madame.
Le réveillon de l’an 2000, THE réveillon of ta life !
En ces temps reculés, je vivais dans une toute petite ville dans le trou du couic de l’Eure (oui j’ai beaucoup souffert dans ma vie, vous imaginez même pas !) . Comme ma maison d’alors était trop petite pour recevoir plus de 8 personnes (et encore, en se serrant bien) la proposition de M.Propre d’organiser la fiesta dans sa maisonnette fraîchement réhabilitée pimpante bleue et blanche fut adoptée à l’unanimité de moi même sans encombre. Il était prévu que chacun apporte des amis et une répartition des courses de boulotte et goulotte fut planifiée. Jusque là, rien de bien terrible sauf peut être les signes avant coureur des péripéties à venir en la personne de Madame Propre, alias Mademoiselle Tout est Net, une Stakhanoviste de l’organisation, une barjo de l’ordre, une maniaque, une vraie. Je vous ai déjà parlé d’elle là. [Je remercie mon Padawan qui a su retrouver dans les délais les plus brefs la note en question dans les archives du bloug]
Le fait est que le 31 décembre est un jour d’hiver (et oui !) et que recevoir chez soi une vingtaine de personnes crée un peu de désordre (et oui !). Vous imaginez donc l’état de nervosité extraordinaire dans lequel se trouva Madame Propre. Lorsqu’elle constata que les derniers invités ne s’étaient pas correctement essuyés les pieds et que quelques traces de pas décoraient le sol de l’entrée, on frisa l’incident diplomatique ; heureusement M.Propre veillait et ni une ni deux il passa un coup de serpillière pour réparer les dégâts. Ouf sauvés !
Pendant que Madame stressait, faisait pulser les marmitons qui s’affairaient en cuisine, multipliait les navettes entre salle et cuisine les sourcils froncés en soupirant, Monsieur distribuait les sous-verres et les recommandations. Trop la fête ! Bon an mal an (2000 mouahaha !) le repas passa.
Indépendamment des tocs ménagers de nos hôtes, le plus terrible fut la trouvaille du mélangeage d’amis. Note le bien cher(e)lecteur/ lectrice, les amis de mes amis ne sont pas forcément mes amis, et inversement !
Dès la fin de l'apéritif nous avions épuisé les sujets de conversation communs. Un peu d'animation fut heureusement apportée autour d'un échange de cadeaux. Je ne sais plus qui avait eu la riche idée d’instaurer l’offrande d’un petit bidule à moins de 20 francs (soit environ 3€ , nan, ne me remerciez pas, c’est Chéri qui me donne les conversions, moi les chiffres, vous savez…). Un tirage au sort préalable avait défini le nom de la personne à qui nous devions offrir un modeste présent. C’est ainsi que je me suis retrouvée avec un ravissant porte cure-dent à motif de tournesol (ouéééé !) ayant moi même offert à une parfaite inconnue un joli bougeoir carré, mais c'est surtout ainsi que ma délicate amie C. venue exeuprès festoyer en ce lieu s’est vu offrir une atroce culotte orangée taille 44 , par le copain d’un copain arrivé là on ne sait plus comment. Le cadeau en lui même n’était déjà pas du meilleur goût, mais les blagues Riréchanson qui allaient avec étaient bien pires.
Il est vrai que l’humour est une chose relative et que quand on n'a pas le même autour de la table, fut–elle bien garnie, ça aide pas.
Quand la colonelle siffla l’heure de la danse, trois courageux se dévouèrent pour se bouger un peu mais le regard de la mort qui tue de notre hôtesse supervisant d’éventuelles traces de semelles sur son carrelage acheva de nous décider à rester assis sur nos chaises. Pendant ce temps, Monsieur Propre s'occupait de la vaisselle.
Il semblait qu'il fallait effacer immédiatement toute trace de présence étrangère dans leur demeure. Cependant ce soir là, ils ne passèrent l'aspirateur qu'après le départ des invités.
J’ai totalement oublié la fin de la soirée, c’est dire si elle dut être palpitante…
***
Ce fut mon dernier réveillon " fiesta-party " ; désormais je fais dans le petit comité de bonne compagnie option fine gueule et c’est toujours réussi :-)
Et un conte d'avant Noël à lire dans le calendrier de l'Avent de miss lulu